Mélanomes malins et cancers de la peau : diagnostic et traitements

Le mélanome malin est une des tumeurs cutanées les plus connues. Et les plus redoutables. Comment les détecter et quels sont les traitements spécifiques.

Comme son nom l’indique, le mélanome malin est une tumeur qui se développe à partir des mélanocytes, les cellules pigmentaires de la peau. S’il n’est pas aujourd’hui le plus répandu des cancers de la peau, son incidence mondiale est en revanche en nette augmentation : 10 % de cas supplémentaires chaque année, soit un doublement tous les dix ans. En France, on compte aujourd’hui entre 5000 et 6000 nouveaux cas de mélanome malin par an, contre moins de 700 voici une vingtaine d’années. Il représente près de 2 % de l’ensemble des cancers.

Frappant à tous les âges de la vie, ce cancer touche néanmoins plus fréquemment entre 40 et 50 ans. Mais 1 % des mélanomes malins sont diagnostiqués à l’adolescence. Les femmes sont plus souvent atteintes que les hommes (deux tiers des cas). En revanche, l’indice de mortalité est plus élevé chez les hommes. Les personnes de race blanche ont dix à quinze fois plus de risques de subir un mélanome malin que celles de race noire. Les sujets à peau et cheveux clairs sont plus particulièrement exposés.

Les différents types de mélanomes

Le plus répandu (environ 70 % des cas) est le mélanome superficiel. Il apparaît comme une tache plane, de forme irrégulière et de couleur variable, le plus souvent brune ou noirâtre. Ce cancer se développe surtout passé la quarantaine.

Le mélanome acral ou mélanome des extrémités (un cas sur dix) surgit sur la paume de la main, la plante des pieds, les extrémités des doigts et des orteils, parfois sous les ongles. Le caractère souvent tardif du diagnostic, dû à la difficulté pour le patient d’identifier la lésion, en fait un cancer redoutable.

Le mélanome nodulaire, contrairement au type superficiel, est immédiatement surélevé : il ressemble en général à un gros grain de café, ferme et rugueux au contact. Plus rarement, ce mélanome est rose ou rouge, présentant des ulcérations, voire achromique (c’est-à-dire de même couleur que la peau). Dans cette dernière hypothèse, le diagnostic est difficile.

Le mélanome des muqueuses (2 % des cas) prolifère sur les lèvres, dans le nez ou sur le vagin. Les individus d’origine africaine y sont plus sensibles que les autres.

Le mélanome sur mélanose de Dubreuilh (ou mélanome sur lentigo malin), représentant un cas sur vingt, est une tache grise ou brune qui s’étend sur le visage des personnes âgées, en association fréquente avec d’autres lésions. Son évolution est très lente.

Comment soigner les mélanomes

Le mélanome malin est le plus meurtrier des cancers de la peau. La tumeur primitive se développe principalement sur le dos et sur les jambes. Si elle n’est pas été identifiée et traitée rapidement, ses métastases envahissent le système lymphatique et gagnent les organes internes. Le pronostic est alors sombre : la survie à cinq ans des lésions mesurant plus de 3 mm d’épaisseur lors du diagnostic est inférieure à 50 %. Dans le cas des mélanomes malins opérés alors que la lésion ne dépasse pas 0,75 mm, ce taux de survie à cinq ans grimpe à 96 %.

Le traitement consiste à extirper la tumeur par ablation chirurgicale. Une première opération extrait le mélanome : si l’examen histologique confirme la présence de cellules cancéreuses, une seconde opération retire une marge de peau saine autour de la lésion, voire des ganglions lymphatiques en profondeur. Dans le cas d’un mélanome déjà métastasé, la chimiothérapie et la radiothérapie peuvent être prescrites.